mardi 23 septembre 2014

Après la pluie - Butternut squash and sage risotto

Ce qu'il a de bien, avec ces après-midis irlandais pluvieux, c'est qu'il n'y aucune raison de culpabiliser lorsque l'on ne pointe pas le nez dehors. On peut s'attarder devant les photographies bouleversantes de Gerry Andrews, d'une Irlande des 70's,  les visages marquées, les pintes de brunes, les tâches de rousseurs, les rides marquées, les dos courbés (en ce moment et jusqu'au 5 janvier au National Library of Ireland's National Photographic Archive). On peut siroter un hot cider (du cidre chaud, épicé à la cannelle) en attendant que la pluie cesse, hésiter longuement entre deux bandes dessinées puis finalement partir avec les deux (j'avais été très émue de trouver le premier album du Combat Ordinaire dans la petite boutique secrète des livres a Dublin, je pouvais pas partir sans - l'autre a été offerte par P. qui s'impatientait devant mon hésitation), engloutir un cherry candied giant scone au goûter, s'enfermer dans une salle de cinéma et admirer la nouvelle création du merveilleux studio Laika. On dîne plus tard de soupes, de copieuses cottage pie ou encore d'un risotto coloré.



Butternut squash and sage risotto
(risotto à la sauge et butternut)
Pour trois bons appétits, il vous faut:

Une moitié de petite butternut squash
Une échalote émincée

200g de riz Arborio de bonne qualité
Environ 800mL de bouillon de légumes corsés (n'hésitez pas sur la qualité du bouillon)
Un verre de vin blanc, italien de préférence
Un oignon blanc, émincé
Une dizaine de feuilles de sauge, émincées finement
100g de parmesan
De l'huile d'olive

Pour servir - quelques cuillères de ricotta fraîche, du poivre fraîchement moulu, des flocons de piments séchés (si l'on aime) et un peu plus de parmesan râpé (si comme moi, vous trouvez qu'il n'y a jamais assez de parmesan - surtout au restaurant).

Commencez par préparer votre butternut, c'est le plus laborieux. Epluchez votre courge à l'aide d'un bon couteau (attention à vos petits doigts), et découpez la en petit cubes. 
Dans une sauteuse ou une poêle à bord hauts, faites chauffer à feu vif de l'huile d'olive et ajoutez-y l'échalote. Une fois que tout cela commence à dorer, ajoutez les cubes de butternut et faites revenir pendant 5 min. Baissez le feu, et laissez cuire à couvert pendant 10 à 15 min, juste le temps que la butternut soit moelleuse et à peine dorée. Réservez au chaud.
Dans la même poêle, faites chauffer à nouveau un peu d'huile d'olive (vous devriez avoir des restes de la première utilisation) et lorsque l'huile est bien chaude, ajoutez l'oignon émincé.
Lorsque ce dernier est bien transparent (et que ça commence à sentir bon), versez le riz en une seule fois et faites le revenir tout en remuant à l'aide d'une cuillère en bois jusqu'à ce qu'il devienne translucide. Versez le vin blanc et ne cessez pas de remuer. Lorsque le riz a absorbé tout le vin (cet ivrogne), baissez légèrement le feu et ajoutez une louche de bouillon. Répétez l'opération dès que tout le bouillon est absorbé par le riz, c'est important d'ajouter une louche à la fois (et d'être patient). Cela prendra 20 minutes. Lorsque le riz est prêt, ajoutez les cubes de butternut, le parmesan et la sauge ciselée et mélangez bien. Disposez une bonne quantité de risotto dans des assiettes creuses préalablement réchauffées, ajoutez quelques cuillerées de ricotta, parsemez d'un peu plus de parmesan, des flocons de piment, poivrez généreusement et dégustez sans attendre!

mardi 9 septembre 2014

Life is a combination of magic and pasta (F. Fellini)

Ce dimanche avait le goût des veilles de rentrée des classes - il y avait le ciel un peu gris,  l'achat de nouveaux petits carnets, des biscuits très épicés dans le four et un film très beau sous le plaid, dans le canapé. Septembre me rappelle les années d'études du cinéma, les notes que l'on prenait sous la dictée du grand J.B., les longues listes de films à voir, les après-midi passées à la Cinémathèque. Il fallait préparer les lunchbox du midi, les trajets de RER, les plateaux (de tournage). C'était chouette, tout cela. C'était il y a quelques années que l'on n'a pas vu passé déjà. Aujourd'hui il n'y a plus de plateau ni de RER (heureusement), mais un joli studio d'animation à la place. J'avais un peu la boule au ventre en pensant à tout ça, il a donc été très vite convenu qu'il y aurait à dîner un plat très doudou pour essayer de faire passer la rentrée. Il faut le déguster brûlant, en pensant un peu aux petits fauteuils rouges des salles de cinéma - les orecchiette con Broccolo Romanesco e Acciughe*

Il vous suffit d'acheter cette semaine au marché un petit chou romanesco qui vous fait franchement de l'oeil (c'est son côté star de cinéma). Une fois ramené à la maison, vous le rincez aimablement, et vous le découpez en fleurets (assez petits, les fleurets - plus c'est petit, plus c'est joli). Puis vous le jetez délicatement dans un grand volume d'eau bouillante salée, pour environ 6 à 8 minutes, jusqu'à ce qu'il soit tendre. 
Vous faites cuire 200g d'orecchiette dans un autre grand volume d'eau bouillante salée, jusqu'à ce qu'elles soient al dente (12min chez moi).
Pendant ce temps, vous mélangez dans un mortier 6 à 7 filets d'anchois de bonne qualité, deux gousses d'ail écrasées et une pincée de flocons de piments secs (à adapter selon vos goûts). Une fois ce mélange prêt, faites chauffer de l'huile d'olive dans une poêle, ajoutez le mélange aux anchois et faites dorer quelques minutes. Versez y le jus d'un demi-citron (gardez les zestes pour servir) et un peu d'eau de cuisson des pâtes. Lorsqu'ils sont cuits, rincez rapidement les petits fleurets de chou sous l'eau froide pour qu'ils gardent leur belle couleur. Vous les ajoutez avec attention à la pâte d'anchois et vous faites revenir quelques minutes, juste le temps de les chauffer un peu. Mélangez très vite aux pâtes brûlantes, parsemez de zestes de citron, de parmesan fraîchement râpé (ou de pecorino), poivrez généreusement et dégustez sans attendre. 


Vous me direz?
*c'est une recette inspirée de celle d'Antonio Carluccio dans Pasta, très beau livre dont j'avais déjà parlé ici.